Un drapeau palestinien en forme de coeur entouré de 3 étoiles représentant le fediverse.
Tous ces articles sont rédigés en collaboration avec les Palestiniennes et Palestiniens présents à Gaza dans le fédiverse.


L'argent à Gaza

Informations obtenues via la publication de Mohamed Shobair, habitant à Gaza. Vous pouvez l'aider à survivre lui et sa famille en donnant.

Comment recevoir de l'argent en tant que citoyen à Gaza

Il y a 3 manières : Un intermédiaire supplémentaire, chuffed ou gofoundme est souvent utilisé parce que ces plateformes mettent les donateur·ices plus en confiance (suivi des dons, etc..). En contre partie, ces plateformes rajoutent des frais intermédiaires et l'argent n'est versé qu'à partir d'un certain palier. Envoyer directement par paypal évite ces frais intermédiaires.

Les donateur·ices paient le montant qu'elles ou ils veulent sur Chuffed ou gofoundme. Cette plateforme l'envoie après au compte de la personne qui gère la campagne. Ça ne peut pas être directement versé sur le compte d'un Palestinien car elles ne l'autorisent pas. C'est donc une personne de confiance de ce côté-ci qui deviendra le compte bancaire de sa campagne et lui enverra alors l'argent (via une des 3 méthodes citées).

Comment retirer l'argent en espèces

La plupart des agences bancaires sont fermées depuis le 7 octobre 2023. L’autorité monétaire palestinienne et le ministère des finances à Ramallah voulaient envoyer des nouveaux billets de banque à Gaza, mais Israël a bloqué le transfert dans le but de créer une crise des espèces.

Mais il existe des bureaux de change locaux permettant de retirer des espèces (shekels israélien) contre virement sur le compte du propriétaire du bureau. Les frais de change sont extrèmements importants et peuvent monter jusqu'à 38%. C'est la seule façon de contourner cette situation.

Comment ces bureaux de changes locaux peuvent-ils avoir des espèces si les banques sont bloquées ?


Ces marchands achètent ces produits en gros pour des millions de shekels. Mais à cause de la guerre ils ne peuvent pas se rendre en Cisjordanie pour payer sur place, donc ils effectuent un virement par internet sur le compte bancaire du fournisseur.

Quand les produits arrivent à Gaza (le peu qui arrive à passer), le marchand les vend contre des espèces. Il dispose alors d'une grosse réserve d'argent en espèce.

Plus tard le même marchand vend des espèces aux personnes et aux bureaux de change. Contre argent numérique, les bureaux de change peuvent acheter de nouveaux billets. Puis, avec cet argent numérique, il peut acheter de nouveaux produits, qu'il se fera livrer, etc..

Les gros marchands et les bureaux de change fonctionnent ensemble et sont parfois les mêmes personnes. Beaucoup de témoignages de Palestinien·nes pensent qu'il y a une certaine collusion entre ces marchands et le gouvernement israélien, mais c'est leur seule façon de survivre (nous français, quand nous prenons l'autoroute, nous finnançons l'armement..).

Problématique de l'état des billets et crise de liquidités

Il y a deux ans, beaucoup de nouveaux billets sont arrivés à Gaza et ces billets sont principalement ceux qui sont utilisés au marché. Depuis, les billets sont usés et sont de moins en moins utilisables. Beaucoup de vendeurs ici n'acceptent que les billets qui sont propres et en bon état. Les billets vieux ou endommagés sont souvent refusés.

L'écrasante majorité des échanges en Cisjordanie et à Gaza se font en shekels, la monnaie nationale israélienne, car l'autorité palestinienne ne dispose pas d'une banque centrale lui permettant d'imprimer sa propre monnaie.

ressources



Le système de santé

Bonjour mes chers amis ☀️ Je m'appelle Khaled, j'ai 21 ans et je viens de Rafah, dans la bande de Gaza, en Palestine. Pour m'aider à survivre avec ma famille, vous pouvez donner.

Beaucoup d'amis me posent des questions sur le système de santé à Gaza. L'autre jour, j'ai parlé de certains problèmes de santé que j'ai commencé à avoir peu avant le début de la guerre actuelle. Aujourd'hui, j'aimerais parler du système de santé dans la bande de Gaza avant la guerre.

Le système de santé à Gaza avant la guerre

Quel était l'état du système de santé à Gaza avant la guerre depuis 2023 ?

La Palestine en général, et Gaza en particulier, ont toujours été très performantes pour assurer l'accès aux services de santé malgré des ressources limitées : notamment, le nombre de personnels de santé et d'établissements médicaux (lits d'hôpitaux, centres de soins primaires) était comparable à celui de la Cisjordanie ou de la Jordanie (avec des chiffres très légèrement inférieurs par habitant). Pour donner une idée, les chiffres sont plus élevés qu'en Égypte.

À l'exception des dentistes. Il y en a toujours eu très peu à Gaza.

Cependant, la bande de Gaza a toujours été terriblement sous-équipée en matériel médical et en médicaments, en raison du blocus imposé par l'occupation (qui interdisait l'entrée de tout équipement médical avancé).

De ce fait, le système de santé à Gaza était délabré et extrêmement précaire, faute de la plupart des équipements nécessaires aux interventions chirurgicales. Les médicaments étaient extrêmement rares avant le conflit. De nombreux services étaient disponibles dans certaines hôpitaux exclusivement, et indisponibles dans d'autres.

Les gens allaient-ils seulement à l'hôpital m Ou y avait-il des médecins privés aussi m Les soins étaient-ils gratuits m Les hopitaux étaient-ils financés ou affiliés au gouvernement ?

Des médecins privés étaient affectés à chaque service, dans ce cas les consultations étaient payantes. Le coût d'une simple consultation était exorbitant. Dans les hôpitaux publics, tout était gratuit, y compris les médicaments, mais beaucoup étaient introuvables. Il fallait les acheter à l'étranger à des prix astronomiques. Il y avait des hôpitaux publics palestiniens et des hôpitaux affiliés à d'autres pays, comme l'Hôpital européen financé par l'Union européenne, l'Hôpital koweïtien de Rafah financé par le Koweït, l'Hôpital émirati financé par les Émirats arabes unis et l'Hôpital jordanien financé par la Jordanie. Pour obtenir un rendez-vous ou une intervention chirurgicale, il fallait souvent patienter très longtemps.

Sorties pour raison médicale en dehors de Gaza

Il arrivait que des personnes demandent une autorisation pour quitter la bande de Gaza et se faire hospitaliser hors de la zone, par exemple à Jérusalem, en Cisjordanie, en Jordanie, en Égypte ou même en Israël. Cependant, une autorisation des forces d'occupation israéliennes était nécessaire, tant pour la personne nécessitant des soins médicaux que pour ses accompagnateurs.

L'armée d'occupation n'autorisait ces transferts que pour les cas les plus graves, comme le cancer ou de graves problèmes cardiaques. Très souvent, les demandes étaient refusées. Un tiers des autorisations étaient rejetées pour les patients, et deux tiers pour les accompagnateurs. De ce fait, de nombreux enfants étaient envoyés à l'hôpital sans leurs parents, et de nombreux patients se voyaient tout simplement refuser des soins. Les temps d'attente étaient également exorbitants : les ambulances devaient parfois patienter jusqu'à deux heures aux points de passage de Beit Hanoun ou de Rafah.

Il est également à noter qu'en moyenne, on recensait une centaine d'attaques armées par an perpétrées par les forces d'occupation contre le personnel soignant, les ambulances et les hôpitaux. C’était avant la guerre qui a débuté le 7 octobre 2023. Ils attaquaient déjà très régulièrement. Des patients étaient même régulièrement arrêtés et détenus. Et les ambulances étaient bloquées.

Y a-t-il des facultés de médecine à Gaza ?

Du point de vue académique, aucune université à Gaza ne propose d'études de médecine, à l'exception de l'université Al-Azhar et de l'université islamique. L'admission dans ces établissements exige un baccalauréat avec une note supérieure à 96 %, ce qui restreint considérablement les possibilités d'études supérieures à Gaza. Par ailleurs, les études de médecine y sont extrêmement coûteuses. Un seul semestre coûte plus de 5 000 dollars par étudiant. Ce coût exorbitant pousse de nombreux étudiants à poursuivre leurs études à l'étranger, notamment en Égypte, en Turquie, en Europe, en Jordanie et dans d'autres pays arabes. Un grand nombre d'étudiants bénéficient de bourses pour étudier à l'étranger. Les salaires du personnel médical oscillent entre 1 000 et 1 500 dollars par mois, ce qui est beaucoup plus élevé que les 250 dollars mensuels en moyenne de revenus pour un foyer gazaoui de classe moyenne, mais qui est très en dessous de ce que les médecins gagnent ailleurs dans le monde, ce qui incite certains professionnels de santé à quitter Gaza pour trouver des salaires plus élevés.

Gaza se reposait-elle avant la guerre sur le présence d'ONG médicales telles que la Croix Rouge, MSF ou Médecins du Monde ?

Gaza dépend fortement des organisations et des acteurs internationaux de la santé, tels que Médecins Sans Frontières, qui constituent un pilier des hôpitaux de Gaza.

Sources

L'agriculture à Gaza

Je vous partage ces messages très intéressant publiés par Rania, habitante à Gaza, au sujet de l'agriculture à Gaza. Vous pouvez l'aider à survivre en donnant.

Il y a beaucoup de terres agricoles dans la bande de Gaza qui permettaient autrefois aux Palestinien.nes de cultiver leur propre nourriture, comme alternative aux produits israéliens. Mais aujourd'hui, toutes ces terres agricoles se trouvent du côté interdit de la ligne jaune, conformément à l'accord de paix de Trump. Nous ne pouvons donc compter que sur la maigre aide alimentaire qu'Israël nous accorde ou sur les produits israéliens qu'il autorise, qui constituent la totalité de ce que nous pouvons trouver sur les marchés.

Je m'appelle Rania et je viens de Gaza. Je vais vous parler d'un secteur peu connu à Gaza, celui de l'agriculture, avant la guerre... Je suis la fille d'un agriculteur.

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L'agriculture dans les régions orientales de la bande de Gaza (telles que Khazaa, Abasan, Bani Suhaila, Al-Fakhari, Juhor Al-Dik, l'est de Gaza et Beit Hanoun) est l'une des activités économiques les plus importantes, car ces régions possèdent des terres fertiles proches de la vallée de Gaza et des frontières de la région orientale. Voici les détails sur la manière dont c'est organisé :

🌾 Premièrement : les principales cultures dans les zones orientales de Gaza

Grandes cultures en plein champ

Blé et orge
largement cultivés en hiver, en particulier à Khazaa, à Abasan al-Kubra et Abasan al-Sughra.
Maïs et sésame
en été, utilisés pour l'alimentation animale et la production d'huile.

Légumes

Tomates, concombres, poivrons et aubergines, choux et choux-fleurs, pommes de terre et oignons
Ces cultures sont cultivées dans des serres ou en plein champ selon la saison.

Arbres fruitiers

Oliviers
parmi les arbres les plus répandus dans l'Est, en particulier à Abasan et Khazaa.
Agrumes
tels que les oranges, les citrons et les pamplemousses, mais leur nombre a diminué en raison de la rareté et de la salinité de l'eau.
Raisins, figues et grenades
cultivés de manière limitée, mais avec succès dans les terres arides.

🌱 Deuxièmement : l'évolution de l'agriculture dans les régions orientales

Avant 2000

L'agriculture était à son apogée, avec des exportations vers l'étranger (en particulier vers Israël et les marchés arabes via les points de passage).

Bonne utilisation des eaux souterraines et grande diversité des cultures.

Après 2007

L'agriculture a été affectée par les restrictions sur les intrants agricoles (engrais, semences, plastique).

La répétition des guerres a entraîné la destruction de vastes étendues de terres agricoles, en particulier celles situées près des frontières.

Ces dernières années

Apparition de l'agriculture hydroponique dans l'est de Gaza et à Rafah afin de réduire la consommation d'eau.

Projets soutenus par des institutions internationales (FAO, PNUD) visant à réhabiliter les terres labourées et à creuser de nouveaux puits.

Amélioration des méthodes d'irrigation avec le goutte à goutte et l'utilisation de l'énergie solaire pour faire fonctionner les puits.

🌿 Troisièmement : les défis actuels

  • Pollution des eaux souterraines et augmentation du taux de salinité.
  • Difficulté d'accès à certaines terres proches de la barrière frontalière.
  • Pénurie d'engrais et de pesticides en raison du blocus.
  • Faiblesse du marché extérieur et dépendance exclusive au marché local.

sources et ressources



L'eau

TODO à rédiger
- distribution - eaux usées

Internet et électricité

TODO à rédiger
- réseau électrique
- esim

Les études

TODO à rédiger
- le système éducatif existant - études secondaires - études universitaires